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Suicide d'une aînée en attente de soins à domicile

J'ai été très touché par l'article de La Presse du 4 novembre nous apprenant le suicide d'une dame âgée en attente de services de soins à domicile. Je dis depuis plusieurs années lors de mes conférences que le jour est proche où l'on ne parlera plus seulement du délai d'accès aux soins de santé, mais plutôt du nombre de personnes décédées en attente de services. Les défis sont très grands pour la société québécoise. On passera de 227 000 personnes de 85 ans et plus en 2021 à 726 000 en 2051. Durant cette même période, on passera aussi de 4 personnes actives pour un retraité à 1,8 pour un retraité. Il est urgent d'innover dans notre système de santé. La réponse à ce défi est la responsabilité de tous. Il ne faut pas l'oublier.


Est-ce que l'absence de services de santé pour une personne présentant des idées suicidaires est un facteur de risque de suicide ? Une étude* nous apprend qu'il y a une relation entre la présence d'idéations suicidaires, les tentatives de suicide, l'utilisation des services de santé et la perception des besoins non comblés. La relation entre ces variables demeure complexe en raison du caractère multifactoriel des idéations suicidaires. Toutefois, il est clair qu'il faut répondre aux besoins des aînés présentant des idéations suicidaires claires et demandant des services. Il en va de la pertinence même de notre système de santé.


Permettez-moi de vous partager cette réflexion... Si d'un côté, je suis heureux que le Québec permette maintenant l'aide médicale à mourir, je demeure surpris de la rapidité avec laquelle ce service a été adopté par la population québécoise. Alors que l'accès à tous les autres services de santé est souvent limité et difficile à obtenir, l'aide médicale à mourir a le vent dans les voiles. En effet, un article de Radio-Canada nous apprenait que le Québec est le champion mondial de l'aide médicale à mourir. En fait, 5,1 % de tous les décès au Québec découlent de cette mesure. Pourquoi ne pouvons-nous pas démontrer autant d'agilité à soutenir la fin de la vie qu’à soutenir le maintien à domicile?


En règle générale, le maintien à domicile ne repose pas sur des services spécialisés. Il faut ainsi adopter rapidement une approche plurielle dans l'offre de soins et services pour satisfaire les besoins de la population vieillissante. Pourquoi fermer un dossier alors que d'autres ressources pourraient prendre le relais ? Comment favoriser l'entraide entre les organismes publics, privés, communautaires, les OBNL et autres ? Et si on offrait une allocation financière directe à la personne pour qu'elle se procure des services comme le font d'autres pays ? Je pense qu'on pourrait créer un dynamisme parmi la communauté pour offrir davantage de services de proximité essentiels au maintien à domicile.


 

Programme de formation de type multimodal sur les soins aux aînés


Je suis heureux de vous informer de l'ajout d'une nouvelle formation: Formation 3.18 : Déprescription des médicaments : un rôle pour le personnel infirmier


But de la formation : Cette formation vise à outiller les infirmières et infirmiers afin qu'ils puissent efficacement jouer leur rôle dans le processus de déprescription des médicaments. Elle a ainsi pour but de renforcer leur compréhension, leur compétence et leur confiance dans cette démarche essentielle à la qualité des soins.


Objectifs d'apprentissage :

À la fin de cette formation, les participants seront en mesure de :

  • Définir ce qu'est la déprescription et comprendre son importance dans le contexte actuel des soins de santé.

  • Identifier et comprendre les études scientifiques, tant internationales que provinciales, qui soutiennent la déprescription.

  • Comprendre en profondeur le rôle infirmier dans le processus de déprescription et la révision du profil pharmacologique.

  • Assumer son rôle de coach auprès de l'équipe soignante lors de la déprescription.

  • Planifier les soins nécessaires pour compenser le retrait des médicaments.

  • Assurer une surveillance clinique appropriée lors de la déprescription.

  • Collaborer efficacement au sein d'une équipe interdisciplinaire pour la déprescription.

  • Documenter de manière précise les réactions de la personne soignée à la déprescription.

Faut-il le rappeler? La déprescription dans une population bien définie est associée à une amélioration de la qualité de vie.


Pour en savoir plus, suivre ce lien.


 

Avez-vous visité le forum récemment?


Vous avez des questions sur les soins aux aînés? Les milieux d’hébergement? etc. Dans l’affirmative, venez les poser dans le forum! C’est l’endroit de prédilection pour échanger ensemble sur des enjeux qui nous préoccupent.


Pour en savoir plus, suivre ce lien.


 

*Portzky, G., Morrens, M., Dom, G., Van den Broeck, K., & Gijzen, M. (2023). An exploration of suicidal ideation and attempts, and care use and unmet need among suicide-ideators in a Belgian population study. BMC Public Health, 23(1741).

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