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L’enjeu de la bactériurie, du delirium et des antibiotiques en CHSLD

Est-ce qu’une résidente en CHSLD qui présente des signes du delirium chez qui on dépiste une bactériurie devrait prendre des antibiotiques? Voilà une question dont il est compliqué de répondre…


D’abord, tout le monde s’entend pour dire qu’on ne doit pas traiter la bactériurie asymptomatique chez les résidentes et résidents des milieux d’hébergement. Une méta-analyse d’une importante association d’urologie a conclu que l’utilisation d’antibiotique pour traiter la bactériurie asymptomatique n’affichait aucun bénéfice et pouvait même être nuisible dans certains cas.


Une bactériurie asymptomatique se définit par la présence de bactérie dans les urines en l’absence de manifestations cliniques comme la pollakiurie, la dysurie, les mictions impérieuses ou la fièvre. Or, chez les résidents des milieux d’hébergement, on sait que l’infection urinaire peut se manifester par un delirium. Ceci fait en sorte que beaucoup de cliniciens vont faire un test d’urine en présence de signes cliniques du delirium. Si une bactériurie est détectée, il y aura alors l’hypothèse que le delirium est causé par une infection urinaire dont la présentation est atypique. Il s’ensuit la prescription d’antibiotique. Je suis toujours perplexe face à ce raisonnement clinique pour deux raisons principales. La première est que les études nous démontrent que le delirium chez les résidents des milieux d’hébergement est multifactoriel. Pourtant, dans la majorité des milieux cliniques l’investigation va s’arrêter lorsque la bactériurie est détectée. Toutefois, on ne peut aucunement être certain que les signes du delirium sont causés par la bactériurie. Il m’apparaît prématuré de cesser la recherche des causes du delirium dès cette détection. Autrement dit, dans les études scientifiques, on trouve en moyenne plus de 5 causes du delirium, mais en pratique clinique dans plusieurs milieux d’hébergement, 50% des delirium ont comme unique cause l’infection urinaire. Ceci ne fonctionne pas… Deuxièmement, comme il est fort possible que la bactériurie ne soit pas en cause dans les signes du delirium, on peut alors exposer inutilement le résident à un médicament ayant le potentiel d’entrainer des effets secondaires. Qui plus est, on contribue à la création de la résistance des bactéries aux antibiotiques!


Quelle est la solution? D’abord, il faut reconnaître qu’il n’y a pas une solution facile. Il faut ainsi minimalement adopter un raisonnement qui reflète la complexité du phénomène. Il est dangereux d’utiliser un raisonnement clinique simple pour un phénomène complexe.



En adoptant la bonne perspective, ceci conduira inévitablement à plus de réserve et de patience dans les situations cliniques complexes. Il faut aussi encourager la poursuite de l’investigation médicale et l’identification de facteurs prédisposants et précipitants du delirium par le personnel infirmier. Dans une étude québécoise réalisée dans 6 CHSLD, les facteurs les plus associés au delirium étaient : la déshydratation, les problèmes visuels, les contentions physiques et l’utilisation d’antipsychotique. Il faudrait ainsi explorer ses causes également… Enfin, on ne le répètera jamais assez, c’est avec l’expérience et la formation continue (l’actualisation des connaissances), que la compétence augmente. Cette dernière est la seule solution réellement crédible face à la complexité!

 

Programme de formation de type multimodal sur les soins aux aînés


Le programme de formation inclut une formation sur le delirium dont une partie porte sur le delirium chez les aînés dans les milieux d’hébergement. On y présente, entre autres, la façon de repérer les résidents à risque de delirium, comment détecter les facteurs de risque et les interventions thérapeutiques associées à appliquer pour prévenir le delirium.


Pour en savoir plus sur le programme, suivre ce lien.

 

Guide Phare : le prochain webinaire est le 16 décembre 2022 à midi.


Chaque mois, un webinaire Phare est offert afin de soutenir les organisations à construire ou rénover un milieu d’hébergement adapté pour les aînés atteints de problèmes cognitifs. De même, le guide Phare explique les facteurs essentiels à considérer pour offrir une belle qualité de vie aux résidents. Vous ne voulez pas manquer le prochain webinaire qui abordera les points suivants :

· Une qualité de vie promue

· Une approche familiale priorisée


Vous avez manqué les premiers webinaires, ce n’est pas grave, ils sont tous disponibles en rediffusion.


Visiter cette page pour en savoir plus!

 

Avez-vous visité le forum récemment?


Vous avez des questions concernant l’effet du bruit sur les aînés atteints de troubles neurocognitifs majeurs? Dans l’affirmative, je vous invite à vous rendre sur le forum de mon site web, car il représente l’un des derniers sujets traités…


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