Bonjour, j'ai une dame en CHSLD ayant à sa chambre un bébé thérapeutique et de nombreux toutous (chien, chat). Madame prend bien soin de toute sa petite marmaille, l'enjeu est que cela peut l'amener à en faire une fixation pour ainsi faire de l'insomnie, ne pas vouloir dormir, s'inquiéter pour eux et se fâcher lorsqu'on tente de lui retirer. L'essai de la mélatonine a été fait sans succès, elle est maintenant sous desyrel. Je compte essayer un moise afin que son bébé et ses toutous puissent se coucher dans leur lit pour ainsi l'inviter à faire de meme. La question que je me demande, est-ce qu'il y aurait d'autre piste solution possible, je compte bien sûr impliquer son mari. Merci.
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Bonjour madame Rioux,
Merci pour votre message et pour avoir partagé cette situation. Ce que vous décrivez est effectivement un défi qui peut survenir dans ce genre de contexte, et il est important de reconnaître que même des interventions non pharmacologiques, comme l’utilisation d’un bébé thérapeutique ou de toutous (chiens et chats), qui sont à la base positives et bien intentionnées, peuvent parfois entraîner des effets secondaires imprévus, un peu comme avec les médicaments. Ici, la fixation de votre résidente sur son bébé thérapeutique et ses toutous de chiens et chats, au point de ne plus dormir ou de s’inquiéter pour eux, montre à quel point ces objets ont une signification profonde pour elle, mais cela devient aussi une source d’anxiété.
Votre idée d’utiliser un berceau pour installer son bébé thérapeutique et ses toutous de chiens et chats dans leur propre "lit" me semble très pertinente, car elle s’ancre dans la réalité de la résidente et valide son besoin de prendre soin d’eux. Cela pourrait l’apaiser en lui donnant le sentiment que tout est en ordre pour eux, ce qui l’inviterait ensuite à se reposer elle-même. Collaborer avec son mari est également une excellente stratégie, car il pourrait vous apporter un éclairage sur ce qui fait sens dans son histoire personnelle et renforcer cette approche.
En complément, je vous proposerais de réfléchir à quelques principes de validation pour accompagner cette démarche. Par exemple, plutôt que de chercher à lui retirer ses objets (ce qui semble la frustrer), vous pourriez reconnaître verbalement son inquiétude en disant quelque chose comme : "Je vois que vous vous inquiétez beaucoup pour votre bébé et vos toutous de chiens et chats, c’est important qu’ils soient bien, n’est-ce pas ?" Ensuite, vous pourriez intégrer leur "prise en charge" dans une routine apaisante : leur dire bonne nuit ensemble, les installer dans le berceau, et peut-être même lui proposer un rituel lié à son passé (une berceuse qu’elle chantait, si son mari peut vous guider là-dessus). L’objectif est de répondre à son anxiété en s’appuyant sur ce qui est réel pour elle, tout en réduisant son stress.
D’autres pistes pourraient inclure l’exploration de ce qui, dans son environnement ou son histoire, pourrait la rassurer davantage. Par exemple, y a-t-il un objet ou une habitude de son passé qui symbolisait la fin de la journée pour elle ? Cela pourrait être intégré à la stratégie. Observer ses réactions face au berceau vous donnera aussi des indices pour ajuster l’approche.
En résumé, je pense que vous êtes sur la bonne voie avec cette idée de collaboration et d’ancrage dans sa réalité. En cherchant à réduire son anxiété liée à la condition de son bébé thérapeutique et de ses toutous de chiens et chats, et en vous appuyant sur son vécu, vous devriez pouvoir trouver une solution qui fonctionne pour elle et lui permette de mieux dormir. N’hésitez pas à nous tenir au courant des résultats!
Philippe