Bonjour M. Voyer,
Je suis technicienne en travail social en MDAA. J'ai aidé l'équipe ce midi à l'alimentation de deux dames. Celles-ci ont des troubles neurocognitifs importants et ne parlent plus. Lors de l'aide à l'alimentation, je me présente toujours, leur parle, leur souris et indique ce que je vais faire.
La première dame à mon contact s'est mise à pleurer. Je l'ai réconforté du mieux que j'ai pu en lui caressant le bras, lui parlant doucement, annonçant ce que je lui donnais à manger, mais les pleurs continuaient.
La deuxième, après m'être présentée, m'a serré fort la main et s'est aussi mise à pleurer et me regardant intensément.
Je me sens toujours dépourvue dans ses moments, où j'ai l'impression que les résidents veulent me dire quelque chose, mais en sont incapable dû à leur maladie. Comme s'ils étaient pris dans leur corps, mais vivaient une émotion importante sans que je puisse les aider. Comment intervenir pour les apaiser ?
Merci de votre attention
Merci beaucoup pour vos bons mots ! Je vais faire un suivi avec l'équipe suite à vos recommandations.
Bonjour Madame,
Je tiens tout d'abord à vous remercier pour votre message et pour l'attention sincère que vous portez au bien-être des résidents. Votre engagement est admirable, et le fait de prendre le temps de partager vos expériences et vos questionnements démontre une profonde empathie et un réel souci d'amélioration de vos interventions. C'est une qualité précieuse dans votre rôle, et je tiens à vous féliciter pour cela.
Concernant les situations que vous avez vécues avec ces deux dames, il est effectivement très touchant de constater à quel point leurs réactions émotionnelles peuvent être intenses. Pour intervenir adéquatement dans de telles circonstances, il est essentiel de comprendre que les comportements exprimés par les résidents sont le reflet d'une cause sous-jacente. Cette cause peut varier en fonction de leur état de santé, de leur vécu émotionnel ou d'un besoin non satisfait. Voici deux points importants à considérer :
Par exemple, les pleurs que vous avez observés chez ces deux dames peuvent avoir des origines multiples, et il est crucial d'en identifier la cause pour adapter votre intervention. Par exemple :
- Si l'une des dames présente un trouble neurocognitif majeur de type vasculaire, il est possible qu'elle manifeste une labilité émotionnelle liée à son état neurologique. Dans ce cas, une approche centrée sur l'écoute active adaptée serait indiquée.
- À l'inverse, si l'autre dame éprouve des craintes liées à l'alimentation (par exemple, une dysphagie non prise en charge), ses pleurs pourraient être liés à un sentiment d'insécurité ou de peur. Dans ce cas, une intervention visant à assurer sa sécurité alimentaire et à réduire ses angoisses serait plus appropriée.
Ainsi, chaque intervention doit être guidée par une compréhension approfondie des besoins spécifiques des résidents.
Merci pour votre partage
Philippe