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Public·59 membres

Post de Marie-Noelle Lemay

Implantation du RADAR


Bonjour, je travaille dans un hôpital de réadaptation et de soins palliatifs et nous désirons implanter l'utilisation du RADAR pour pouvoir faire un dépistage plus efficace du délirium, d'autant que notre clientèle est principalement gériatrique.


J'aimerais savoir quels sont les défis mais aussi les agents facilitants que vous avez pu rencontrer dans vos milieux lors de l'implantation du RADAR. Nous espérons en faire une réussite et voulons mettre toutes les chances de notre côté dès le départ.


Un des enjeux que nous pouvons déjà anticiper est que nous utilisons désormais la FADM électronique (PandaWeb) et donc le personnel ne se promène plus nécessairement avec des cartables lors des tournées, mais il n'est pas dit que cela ne sera pas modifié.


Merci de partager votre expérience précieuse.


++++ voici ma réponse:


Bonjour,

Merci pour votre message et votre intérêt pour l’implantation de l’outil RADAR dans votre hôpital de réadaptation et de soins palliatifs. Votre contexte, avec une clientèle principalement gériatrique, est tout à fait propice à l’utilisation de cet outil pour un dépistage efficace du delirium. Je vais vous partager quelques éléments clés concernant les défis et les facilitateurs rencontrés lors de l’implantation du RADAR, ainsi que des recommandations pour maximiser vos chances de succès.

Facilitateurs pour une implantation réussie

  • Intégration dans une approche clinique globale : L’un des facteurs de succès les plus importants est d’inscrire l’utilisation du RADAR dans une démarche clinique globale. Il est essentiel que tous les membres de l’équipe (soignants, médecins, pharmaciens, etc.) comprennent la signification et la pertinence clinique du RADAR. Une communication claire avec les médecins est cruciale, car un RADAR positif indique des signes cliniques de delirium qui nécessitent un avis médical. Assurez-vous que les médecins reconnaissent les résultats du RADAR car des résultats ignorés pourrait compromettre la démarche de dépistage.

  • Formation et accompagnement : Pour familiariser l’équipe avec le RADAR, il est important de mettre en place un accompagnement par un coach clinique lors des deux premières administrations de l’outil. Cela permet de clarifier la compréhension des items et d’assurer une cotation rigoureuse. Vous pouvez également tirer parti des ressources disponibles, comme les vidéos de formation sur le RADAR et le delirium disponibles sur ma chaîne YouTube https://youtu.be/oiQCCd9YNw4?si=MVJP_z4qo8Tdssmm ou la formation complète sur le délirium (module 3.12 : Le délirium : sa prévention, sa détection et son traitement) offerte sur la plateforme de formation multimodale.

  • Intégration électronique : Concernant votre utilisation de la FADM électronique (PandaWeb), sachez que le RADAR peut être intégré dans certains logiciels d’administration des médicaments, comme X-Pill Pro de Domedic, utilisé au Québec. Vérifiez avec votre fournisseur si une intégration est possible dans PandaWeb, ce qui pourrait faciliter l’adoption par le personnel en réduisant le besoin de supports papier.

  • Ressources en ligne : Pour approfondir vos connaissances ou celles de votre équipe, je vous invite à consulter le site www.philippevoyer.org/outil-radar, qui regroupe plusieurs outils et informations sur le RADAR.

Défis potentiels et solutions

  • Sous-détection des signes cliniques : Un défi fréquent est la tendance à sous-rapporter certains signes cliniques, car le personnel peut penser qu’ils ne sont pas liés au delirium. Il est crucial de rappeler que, lors du dépistage avec le RADAR, l’objectif est l’observation objective, sans jugement. Une formation rigoureuse sur les critères de cotation du RADAR est essentielle pour éviter ce biais.

  • Adoption par le personnel : Avec l’utilisation d’une FADM électronique, le personnel peut être réticent à adopter un nouvel outil s’il perçoit une charge de travail supplémentaire. Une intégration électronique du RADAR, comme mentionné, peut aider. Si cela n’est pas possible dans l’immédiat, envisagez des solutions transitoires.

  • Engagement interdisciplinaire : Un manque de compréhension ou d’adhésion des médecins peut poser problème. Organisez des séances d’information pour les médecins pour renforcer leur confiance en l’outil.

Recommandations pour maximiser vos chances de succès

  • Planifiez une phase pilote : Testez l’implantation du RADAR dans un secteur spécifique de votre hôpital pour identifier les ajustements nécessaires avant un déploiement à grande échelle.

  • Impliquez des champions cliniques : Identifiez des leaders au sein de votre équipe qui pourront promouvoir l’utilisation du RADAR et soutenir leurs collègues.

  • Évaluez régulièrement : Mettez en place un suivi pour évaluer l’utilisation du RADAR et recueillir les commentaires du personnel afin d’ajuster l’implantation si nécessaire.

En résumé, l’implantation du RADAR demande une approche structurée et collaborative, mais les bénéfices pour le dépistage précoce du delirium dans votre population gériatrique en valent la peine. N’hésitez pas à me contacter pour toute question supplémentaire ou à partager vos progrès dans le forum !

Bonne chance dans votre projet,


Philippe

34 vues

Merci pour cette réponse élaborée qui répond grandement à mes questions et nous offre des pistes de réflexions intéressantes.

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Toutes les questions sont le bienvenue!

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