Vieillissement normal versus pathologique
Bonjour à tous,Je suis infirmière praticienne spécialisée en première ligne et, au-delà de mon rôle professionnel, j’accompagne actuellement ma grand-mère qui vit avec plusieurs troubles cognitifs. Cette expérience personnelle m’amène à réfléchir sur le vieillissement normal – un processus naturel, graduel, marqué par des changements physiques et cognitifs qui n’affectent pas l’autonomie – versus le vieillissement pathologique, qui correspond à l’apparition de maladies chroniques, de pertes fonctionnelles ou de troubles cognitifs anormaux, souvent évitables ou mieux gérables avec une prise en charge précoce.Dans cette démarche, j’aimerais revoir avec vous les définitions de ces deux types de vieillissement car j'aimerai faire une petite capsule video rapide pour les gens qui passent les memes épreuves que moi. Merci d’avance pour vos partages et éclairages. Merci, Diana
Bonjour Madame Gomez Litan,
Merci beaucoup pour ce partage à la fois humain et professionnel. Vous soulevez une question essentielle dans notre compréhension du vieillissement.
En gérontologie, on distingue en effet deux grands types de vieillissement :
Le vieillissement normal (ou usuel/habituel), qui correspond aux changements physiologiques naturels associés à l’âge, mais qui n'affecte pas l'autonomie ni la qualité de vie.
Le vieillissement optimal (ou réussi), qui se caractérise par une préservation exceptionnelle des fonctions physiques, cognitives et sociales, sans recours à des traitements médicamenteux ni présence de maladies.
Quant au vieillissement pathologique, il s'agit d’un terme parfois utilisé en contexte clinique pour désigner l’apparition de maladies chroniques, de troubles cognitifs sévères ou d’une perte d’autonomie. Toutefois, ce terme est peu utilisé en gérontologie, car il tend à confondre le vieillissement en tant que processus naturel (étudié en gérontologie) avec les maladies (relevant de la gériatrie) — des entités distinctes, bien que souvent imbriquées.
On préfère ainsi parler de fragilité pour désigner l’état de vulnérabilité accru de certaines personnes âgées, lié à une diminution des réserves physiologiques liée au vieillissement et aux maladies. Ce concept permet de faire des liens avec les risques qui y sont associés : chutes, perte d’autonomie, hospitalisation…
Enfin, il est important de souligner que certaines personnes considèrent vivre un vieillissement « réussi », même en présence de maladies ou de limitations fonctionnelles, parce qu’elles conservent un sens à leur vie, des liens sociaux solides, ou une autonomie dans leurs décisions. Cela illustre bien la richesse et la complexité du vieillissement, et la nécessité d’en avoir une lecture nuancée.
Bonne chance pour votre capsule vidéo, et encore merci pour cette belle initiative de partage et de réflexion !
Merci pour votre question
Philippe