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Commentaires du forum

Déni de la condition qui entraine de la résistance
In Questions générales
Prof Voyer
02 déc. 2024
Bonjour, Vous décrivez une situation typique dans laquelle une personne présentant un trouble neurocognitif majeur (TNCM) conserve une capacité de communication claire tout en manifestant un déni de sa condition. Cette période peut être particulièrement complexe à gérer en raison des défis liés au jugement altéré et à la préservation apparente de certaines habiletés cognitives. Voici quelques points qui pourraient vous guider : 1. Évaluation approfondie des besoins Avant tout, il est essentiel de bien comprendre les causes de ce comportement. Une évaluation approfondie peut aider à déterminer les besoins compromis de la personne. Par exemple, est-ce une question de dignité, de peur ou de stress lié à la perte de contrôle ? Ces éléments doivent être analysés pour adapter l'intervention. (voir cette vidéo) 2. Ne pas insister immédiatement Durant cette phase, il est important de ne pas insister de façon répétée pour des soins d’hygiène, particulièrement lorsque la personne est continente et ne présente pas de risques immédiats. Relâcher la pression temporairement peut éviter d’augmenter le stress, tant pour la personne que pour l’équipe soignante. Donner quelques jours de répit peut parfois permettre une reprise des soins avec moins de résistance. 3. Utilisation des approches non confrontantes Avant de recourir à des stratégies comme le "mensonge blanc", assurez-vous que l’équipe a exploré d’autres approches, notamment : * Validation * Diversion * Stratégie décisionnelle 4. Réflexion sur le mensonge blanc Concernant l’approche du "médecin fictif", il est important de considérer son efficacité tout en tenant compte des valeurs éthiques et de la confiance envers l’équipe. Si cette stratégie fonctionne sans générer de méfiance ou d’anxiété, elle peut être acceptable dans certains cas, surtout en l'absence d’alternatives efficaces. Cela dit, il faut être prudent pour éviter de compromettre la relation de confiance à long terme. Ses réactions à vos interventions vont vous aider à savoir si vous êtes dans la bonne voie ou non. 5. Soutien à l’équipe Enfin, il est crucial d’offrir un soutien continu aux membres de l’équipe. La gestion des situations de résistance peut être éprouvante, et les encourager à partager leurs expériences et à réfléchir collectivement à des solutions peut favoriser un climat de travail plus serein. Je vous encourage à considérer mes suggestions avec réserve, car je ne connais pas la personne et votre personnel. Vous êtes les meilleurs juges dans la situation. Merci pour votre question. Philippe
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grille de fragilité de la personne âgée à l'urgence au triage
In Questions générales
chutes et gestion de risque en RI
In Questions générales
Prof Voyer
30 nov. 2024
Bonjour, Vous soulevez des enjeux très pertinents concernant la gestion des chutes en ressources intermédiaires (RI), notamment dans le contexte où les services disponibles diffèrent de ceux des CHSLD. De plus, les pratiques peuvent varier d’une RI à une autre. Cependant, certaines optent pour la présence d’une infirmière auxiliaire sur place, au moins à certaines heures, afin de faciliter la communication avec Info-Santé (811) et de collaborer avec l’infirmière au bout du fil pour évaluer la situation. Cette approche permet d’assurer un encadrement rigoureux et de prendre des décisions éclairées tout en minimisant les transferts inutiles vers les urgences. Les études montrent que les longs séjours à l’hôpital peuvent avoir des conséquences importantes sur la santé des aînés, comme une perte d’autonomie, un risque accru d’infections et des perturbations cognitives. C’est pourquoi il est crucial d’être rigoureux dans l’évaluation des chutes et de ne recommander un transfert à l’urgence que lorsque cela est absolument nécessaire. Dans un monde idéal, toutes les RI pourraient bénéficier d’un personnel infirmier formé sur place pour réaliser des évaluations cliniques de qualité, incluant les examens nécessaires pour juger de la gravité d’une chute (exemple : impacts crâniens ou anticoagulation). Malheureusement, pour les petites RI qui n’ont pas accès à des infirmiers/infirmières en temps réel, il est souvent difficile pour les préposés aux bénéficiaires de prendre des décisions dans des situations ambiguës. Dans ces cas, il est recommandé : 1. De consulter Info-Santé (811) lorsqu’un doute persiste. Les infirmières d’Info-Santé sont formées pour guider les interventions à distance. 2. De faire confiance aux ambulanciers paramédicaux, qui ont de plus en plus de compétences pour évaluer la pertinence d’un transfert et pour juger de la gravité d’une situation sur place. Je souligne également que pour les RI avec une capacité d’accueil importante (par exemple, plus de 100 résidents), la présence d’une infirmière auxiliaire 24h/24 est fortement recommandée pour renforcer la sécurité et la qualité des soins. Enfin, il ne s’agit pas de priver les résidents d’un accès à l’urgence, mais bien de s’assurer que chaque transfert est justifié et dans leur intérêt, en tenant compte des conséquences potentielles d’un long séjour hospitalier. Merci d’avoir soulevé cette question essentielle. Si vous consultez mon blog, vous trouverez plusieurs articles et études pertinentes sur ces enjeux, notamment sur l’impact des séjours prolongés à l’hôpital et les pratiques optimales pour gérer les risques. Merci pour votre question Philippe
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Programme bon dodo
In Questions générales
Prof Voyer
20 nov. 2024
Merci de partager votre réflexion sur les tournées nocturnes et le programme « Bon dodo ». Votre question est tout à fait légitime et reflète une sensibilité importante à la fois aux besoins des résidents et aux conditions de travail du personnel soignant. Il est en effet pertinent de se questionner sur la logique des tournées systématiques la nuit, car une approche uniformisée ne répond pas nécessairement aux particularités de chaque résident.   L’importance d’une approche personnalisée Pour déterminer si les tournées nocturnes doivent être maintenues ou adaptées, il est essentiel de tenir compte : 1. Du profil clinique des résidents : lésions de pression, incontinence abondante… 2. Des facteurs de risque : chute, lésion de pression, fuites importantes, etc. 3. De la vision des résidents et de leurs familles : Certains résidents souhaitent préserver leur sommeil à tout prix, tandis que d’autres pourraient préférer un sentiment de sécurité accru même si cela implique d’être réveillés. En effet, le niveau de risque que l’établissement et les résidents sont prêts à tolérer est un élément clé de cette réflexion. Ce choix peut varier en fonction des attentes des familles, des ressources disponibles et des valeurs du milieu. Ceci dit, le dernier mot appartient au résident ou son représentant.   Une expérience concrète et des résultats probants Dans le cadre de notre projet vitrine au CHSLD Faubourg, nous avons adopté une approche similaire à votre idée avec le programme « Bon dodo ». Nous avions complètement revu les tournées nocturnes pour les personnaliser selon les besoins de chaque résident. Résultat : aucun accident et même une réduction de l’utilisation des médicaments psychotropes au besoin. Le sommeil était évidemment moins interrompu. Ce changement avait également permis d’alléger la charge de travail des préposés de nuit, en leur permettant de se concentrer sur des interventions réellement nécessaires.    Les technologies comme alliées   Aujourd’hui, les avancées technologiques permettent d’atténuer les risques associés à l’arrêt des tournées systématiques la nuit : - Surveillance visuelle et acoustique : Des technologies comme les caméras utilisées à la résidence Humanitae (par exemple celles de Bravad) permettent de surveiller discrètement les mouvements et les sons dans les chambres sans déranger les résidents. - Systèmes radar : Des solutions comme Living Safe surveillent les mouvements et détectent les comportements inhabituels, alertant les soignants uniquement en cas de besoin. - Produits intelligents : Des outils comme Tena SmartCare mesurent en temps réel le taux d’humidité dans les culottes d’incontinence. Cela permet d’effectuer des changements au moment opportun, évitant ainsi des interventions inutiles qui perturbent le sommeil.   Mon avis sur votre programme « Bon dodo » Votre constat selon lequel 75 % des résidents sont changés la nuit sans véritable indication clinique souligne la nécessité d’un changement de pratique. Non seulement ces interventions perturbent inutilement le sommeil des résidents, mais elles contribuent également à la surcharge de travail du personnel de nuit. Cependant, pour maximiser le succès de votre programme, il serait important de : 1. Former le personnel sur l’importance de préserver le sommeil des résidents et sur l’utilisation des nouvelles technologies si disponibles. 2. Collaborer avec les familles pour expliquer les changements et obtenir leur adhésion. 3. Suivre et évaluer les impacts du programme Votre initiative s’inscrit dans une vision moderne de la gestion des risques en CHSLD, où l’équilibre entre sécurité et qualité de vie est central. Ce type de réflexion est non seulement bénéfique pour les résidents, mais également pour le bien-être des soignants, en réduisant la surcharge inutile. Enfin, pour votre information, j’aborde la question du sommeil et la gestion des risques dans cette formation de ma plateforme : 3.19 : Trouver l’équilibre dans la gestion des risques Merci pour votre question! Philippe
Idée d'activité sécuritaire en psychogériatrie
In Questions générales
Prof Voyer
19 nov. 2024
Bonjour et merci beaucoup pour votre question pertinente. Il est en effet un défi de trouver des activités adaptées et significatives pour des hommes atteints de troubles neurocognitifs majeurs, particulièrement dans un contexte de psychogériatrie où la sécurité est une préoccupation constante. Voici quelques pistes et suggestions pour vous accompagner :    1. Suivre une formation spécifique  Je vous recommande vivement de suivre la formation sur les activités occupationnelles offerte sur ma plateforme de formation. Cette formation aborde des stratégies concrètes pour impliquer les résidents dans des activités adaptées à leurs capacités, leurs goûts et leur histoire de vie. Je vous suggère également de suivre la formation sur les salles thématiques.    2. S’inspirer de projets de recherche  Vous pourriez également être intéressée par le mémoire de maîtrise de Stéphane Bouffard, réalisé sous ma direction à l’Université Laval et mené à la Résidence Humanitae. Dans ce projet, différentes stratégies occupationnelles ont été testées avec succès.    3. Explorer des produits spécialisés  Certaines compagnies se spécialisent dans l’offre de matériel de loisirs adapté pour les personnes atteintes de troubles neurocognitifs. Par exemple : - Faux établis sécurisés pour reproduire l’environnement d’un atelier sans risque.  - Modules de stimulation multisensorielle, qui peuvent inclure des éléments tactiles ou lumineux favorisant la détente.  Ces produits sont de plus en plus variés et peuvent répondre aux besoins spécifiques de votre clientèle masculine.    4. Créer du matériel fait maison  Plusieurs organisations développent en interne des tables de stimulation maison ou des dispositifs sécurisés pour occuper les résidents tout en minimisant les risques. Par exemple : - Fabriquer une planche avec des serrures, des boulons et des outils attachés par des cordons.  - Intégrer des matériaux recyclés pour construire des objets qui peuvent être démontés et remontés.  Ces solutions sont économiques et souvent personnalisables en fonction des intérêts des résidents.    5. Adopter une vision équilibrée de la gestion des risques  Il est crucial de développer une gestion des risques qui ne vise pas le risque zéro, car cela peut entraîner une absence totale d'activités proposées. Une évaluation réfléchie des risques permet d’offrir des activités sécuritaires tout en maintenant la stimulation et l’engagement des résidents. Pour approfondir ce point, je vous recommande également la formation sur la gestion des risques disponible sur ma plateforme.    6. Exemples d’adaptations en unité de psychogériatrie  Voici quelques idées d’adaptations spécifiques pour une unité de psychogériatrie :  - Espaces dédiés : Créer un coin atelier avec des outils sécurisés, des éléments solides mais non dangereux (comme du bois).  - Mobilisation en extérieur : Si possible, aménager un espace extérieur sécurisé avec des activités comme du jardinage léger ou un faux chantier.   Votre question est très importante, et il est encourageant de voir que vous cherchez à stimuler vos résidents tout en garantissant la sécurité. Les stratégies proposées visent à maximiser leur engagement tout en minimisant les risques. Je vous remercie encore pour cette contribution et vous souhaite beaucoup de succès dans vos interventions!  Philippe
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Informer l'usager de son plan d'intervention
In Questions générales
Prof Voyer
07 nov. 2024
Bonjour madame Lepage, Pour répondre à cette question, il est important de préciser que mon expertise porte principalement sur les soins aux personnes présentant des troubles neurocognitifs majeurs (TNC). Ma réponse sera donc spécifiquement orientée vers ce groupe de personnes. Lorsque l'on considère l’obligation d’informer l’usager hébergé en CHSLD de son plan d’intervention, le premier élément fondamental à examiner est la capacité de la personne à consentir à ses soins. Dans le cas d’une personne atteinte d’un trouble neurocognitif évolutif majeur, il est souvent nécessaire de déterminer si cette personne est jugée apte ou inapte à prendre des décisions éclairées concernant ses soins. Cette évaluation est cruciale car elle détermine la manière dont le consentement est obtenu et, par extension, la pertinence d’informer directement la personne du contenu du plan d’intervention. Si la personne est apte, c'est-à-dire capable de comprendre la nature et les conséquences de ses choix en matière de soins, elle doit effectivement être informée et consentir elle-même à son plan d'intervention. Néanmoins, il existe des exceptions en vertu du Code civil, notamment en situation d'urgence où une intervention immédiate est requise auprès d’une personne inconsciente, ce qui permet alors d'agir sans consentement préalable. Dans le cas où la personne est inapte, comme c'est souvent le cas pour des personnes ayant un TNC avancé en CHSLD, le consentement devient substitué : c’est alors le représentant légal qui doit être informé du plan d’intervention et donner son consentement en lieu et place de la personne concernée. Ce représentant est aussi souvent la meilleure source pour évaluer comment communiquer avec la personne en fonction de sa capacité à comprendre et de la manière dont l’information pourrait l’affecter. J’espère que ma réponse est éclairante. Merci Philippe
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Tournées intentionnelles
In Questions générales

Prof Voyer

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