Bonjour
La plupart des résidents en CHSLD manifeste le besoin de faire une courte sieste après le repas du dîner. Nous remarquons que les intervenants et gestionnaires se questionnent sur l'impact de la lumière lors des sieste, à savoir:
Fermer les rideaux de la chambre lors de la sieste de jour a-t-il un impact sur le résident ? Exemple: hausse du syndrome crépusculaire, désorientation dans le temps (sommes-nous la nuit ou le jour ?), difficulté d'éveil à la fin de la sieste, etc.
Tamiser les lumières des corridors et des pièces communes lors de la période de sieste de jour a-t-il un impact sur les résidents qui ne font pas de sieste ? Nous sommes assurés que oui (importance de la luminothérapie). Avez-vous des articles sur le sujet ?
Bref, des questionnements assez simples mais qui demandent une compréhension commune en vue d'une harmonisation des pratiques dans nos 27 CHSLD.
Merci beaucoup de votre habituel "éclairage" !!!
Bonjour M.Voyer,
Croyez-vous possible que je dépose votre commentaire fort pertinent et instructif sur le forum de la communauté de pratique SCPD animé par l'IUGM ? Si vous êtes d'accord, dites-moi comment je dois écrire la référence. Si vous n'êtes pas à l'aise, c'est bien correct aussi. Merci beaucoup !
Bonjour madame Prince,
Je vous remercie pour votre question pertinente. Voici mon opinion sur le sujet :
1. Le besoin de sieste chez les résidents :
Il est tout à fait naturel que les résidents en CHSLD, en raison de leur âge avancé et de leurs conditions de santé, ressentent le besoin de faire une sieste après le repas de midi. Cette pratique permet de compenser une fragmentation du sommeil nocturne souvent observée dans cette population. En général, si des résidents dorment dans leur lit, avec les rideaux fermés pour favoriser une atmosphère propice au repos, et que cela se déroule bien et contribue à leur bien-être global, on ne change pas la recette.
2. Impact de la lumière lors des siestes :
La question de l’environnement lumineux mérite toutefois une attention particulière. La gestion de la lumière, qu’il s’agisse de la chambre ou des espaces communs, doit tenir compte des effets potentiels sur l’équilibre du cycle veille-sommeil. Voici quelques principes à considérer :
- Pour les résidents sans troubles de sommeil particuliers :
Fermer les rideaux et réduire la luminosité dans la chambre pendant une courte sieste est généralement approprié. Cela ne devrait pas entraîner de problème, tant que le temps de repos reste limité (idéalement 30 minutes à 1 heure) et que la sieste ne se prolonge pas au-delà du milieu de l’après-midi.
- Pour les résidents ayant des troubles du sommeil ou faisant de l’errance nocturne :
Si un résident souffre d’insomnie ou présente de l’errance nocturne, il est recommandé d’éviter la sieste pendant la journée. Si le besoin de repos est trop marqué pour être ignoré, il est préférable d’encourager une sieste dans un fauteuil dans la chambre, les rideaux ouverts et la lumière ambiante conservée. Cette approche permet d’éviter de perturber davantage les neurotransmetteurs associés au sommeil, ce qui aide à maintenir une meilleure qualité de sommeil nocturne.
3. Gestion de la lumière dans les espaces communs :
Il est déconseillé de tamiser la lumière dans les corridors et les espaces communs pendant la période de sieste. Une telle modification pourrait envoyer des signaux contradictoires au cerveau des résidents qui ne dorment pas, entraînant une désynchronisation de leur horloge biologique. Une lumière vive pendant la journée, même dans les espaces de repos communs, est bénéfique pour le maintien de leur rythme circadien et joue un rôle clé dans la prévention du syndrome crépusculaire et des problèmes de sommeil.
4. Suggestions pour harmoniser les pratiques :
Pour harmoniser les pratiques dans vos 27 CHSLD, il serait pertinent d’adopter les recommandations suivantes :
- Sieste individuelle dans les chambres :
Favorisez la sieste dans les chambres avec une adaptation de la luminosité en fonction du profil de chaque résident. Par exemple, pour un résident sans problème de sommeil nocturne, fermer les rideaux est acceptable. Pour ceux avec un risque accru de problème de sommeil ou d’errance nocturne, maintenez une luminosité normale dans la chambre.
- Espaces communs :
Évitez de tamiser les lumières dans les corridors ou les aires communes pendant la journée. Maintenez une luminosité suffisante pour ceux qui ne dorment pas, afin de réduire les risques de problèmes de sommeil et d’accidents comme des chutes.
En résumé, mon opinion est que l’adaptation de l’environnement lumineux doit tenir compte des besoins individuels des résidents tout en maintenant une luminosité adéquate dans les espaces communs.
Merci
Philippe