Bonjour M. Voyer Je me sens concernée par la détresse de beaucoup de soignants face à l'agitation des personnes désorientées, et par le manque de considération de la part des assurances des pathologies type démence. Mais peut être cela vient-il d'un manque de connaissance ou de précision? En suisse, les personnes désorientées arrivent en institution avec un "diagnostic" de " troubles cognitifs". Cela m'interpelle de voir que ces troubles ne sont pas précisés( à part la mémoire). Il me semble que cela serait aidant pour mieux accompagner la personne, d'avoir une évaluation des possibilités: sous forme de perte de capacité de... ( avec des numéros pour l'intensité). Mais peut être que cela existe déjà? J'avais listé un certains nombre de capacités dans le désordre. Il me semble que pour justifier la prise en charge élevée auprès des assureurs en suisse, il serait aussi aidant de savoir à quel point la personne est handicapée.
Qu'en pensez-vous?
Merci beaucoup pour ce blog
Bernadette Studer
-mémoire récente
-capacité à identifier et comprendre la situation
-capacité d´attendre, de raisonner, de réfléchir, de prévoir, de s´organiser, de s’adapter
-capacité à s´orienter dans le temps ( tout à l´heure, hier, dans un quart d´heure…)
-capacité de s´orienter dans l´espace sans aide ( sa chambre, les toilettes)
-capacité d´initiative : commencer une activité alors qu’elle est devant eux.
-compréhension des consignes, si elles sont supérieures à une la fois
-capacité à exprimer ses besoins ( ex: uriner) ou ses sensations ( ex: douleur)
-capacité à identifier ses besoins et répondre à ses besoins( ressent un inconfort mais ne sait pas forcément ce que c´est: ex, besoin d´aller aux toilettes, action d´aller aux toilettes
- capacité de jugement et perception du danger
-capacité à faire une activité supérieure à un geste
-compréhension du langage
-capacité à s´exprimer
-reconnaissance des objets, des visages, des lieux
-compréhension de la fonction des objets ( à quoi sert une fourchette, une chaise, un charriot..)
-capacité d’initier le geste ( ex, porter le verre à sa bouche .Lorsqu’on l’aide une 1ère fois, la personne peut continuer seule)
-capacité de compréhension d’un texte écrit
-capacité de focalisation et concentration
-capacité d’identification et régulation des émotions
Bonjour madame Studer,
Je vous remercie pour votre question. Je partage entièrement votre point de vue sur l'importance de la précision dans le diagnostic de la maladie affectant une personne, car cela influence directement notre interprétation de ses symptômes, sa prise en charge et son accompagnement. Par exemple, une personne atteinte de la maladie d'Alzheimer n'aura pas les mêmes manifestations cliniques qu'une personne souffrant de la maladie à corps de Lewy ou d'un TNCM vasculaire. En effet, les manifestations cliniques varient et nécessitent des soins et un accompagnement spécifiques de la part du personnel soignant.
De même, une identification précise des déficits cognitifs permet d'adapter notre accompagnement, notre enseignement et les explications fournies aux proches. Lorsque les difficultés sont bien définies, les modes d'accompagnement peuvent être planifiés de manière plus efficace.
En résumé, plus nous sommes précis dans notre compréhension des maladies, mieux nous pouvons accompagner les personnes concernées et leurs proches.
Cordialement,
Philippe
**Merci pour vos bons mots sur le blogue.