Une de nos résidentes, en unité prothétique,refusait de manger ses repas. Nous avions droit à des commentaire du genre : Je ne peux pas manger ça, c'est d'la m.... mais je ne peux pas manger ça !
Une de mes collègues a trouvé une solution. Nous avons commencé à mélanger son repas avec son potage et lui mettons le tout dans un bol. Depuis maintenant 7 mois, la dame en question mange ses repas avec appétit et joie. Elle adore la soupe aux légumes . Les moments de repas sont agréables pour elle et beaucoup plus calmes.
Je suis tout à fait d'accord qu'il ne faut pas mélanger les aliments des résidents. Cependant j'aimerais connaître votre point de vue à cet effet. Ce dont je vous fais part est exceptionnel. Nous souhaitons simplement que la résidente puisse apprécier les moments repas comme tout autre résident.
Je vous remercie à l'avance et sachez que j'adore vous suivre et apprécie énormément vos interventions.
Merci beaucoup pour votre réponse rapide. C'est très apprécié!
Merci de soulever cette question judicieuse. La situation exposée met en lumière une vérité fondamentale : chaque résident est unique, doté de besoins et de préférences qui lui sont propres. Ces singularités nous amènent, à l'occasion, à prendre des décisions qui, de prime abord, peuvent sembler s'éloigner des standards de pratique habituels. Toutefois, la réalité clinique est bien plus nuancée.
Il est primordial de rappeler qu'il faut toujours mettre au centre de nos préoccupations le bien-être et le confort des résidents. Si mélanger le repas avec le potage redonne le goût de manger à la résidente et lui permet de jouir de ce moment, il semble que nous ayons trouvé une solution adaptée à sa situation. Le critère essentiel reste qu'elle bénéficie des nutriments requis et qu'elle apprécie ce moment si crucial de la journée.
Néanmoins, vos réserves quant au mélange des aliments sont tout à fait légitimes. Pour nombre de résidents, la présentation du plat et la distinction des ingrédients jouent un rôle capital tant pour le plaisir gustatif que pour la préservation de l'autonomie lors du repas. Il s’agit donc du standard de pratique qu’il faille viser. Cependant, nous devons admettre que les solutions efficaces pour la majorité ont parfois des exceptions. C'est ici qu'intervient la nécessité d'une prise en charge personnalisée : si une méthode répond aux besoins spécifiques d'un résident sans lui être préjudiciable, alors elle doit être sérieusement envisagée.
Dans ces dilemmes, il est fondamental de consulter le résident (ou son représentant) lors de la prise de décision. Cette collaboration éclaire souvent la meilleure voie à emprunter. Sommes-nous prêts à sacrifier le plaisir et la santé d'une résidente en faveur d'une norme, ou sommes-nous disposés à déroger à cette dernière pour préserver un apport alimentaire adéquat? À mes yeux, la réponse est évidente.
En somme, bien que les protocoles établis soient d'une grande importance, ils ne doivent pas entraver notre capacité d'adaptation face aux besoins singuliers de chaque résident.
Merci pour votre question. Si vous lisez cette réponse et vous êtes en désaccord, svp ne pas hésiter à ajouter votre point de vue. C’est le but du forum!
Philippe